À chaque étape de notre voyage, à peine posées, nous sommes parties en chasse de lieux susceptibles de nous fournir quelques aliments de base. Si, la plupart du temps, cela revenait à repérer en voiture quelques grandes chaînes comme Safeway aux Etats-Unis ou OneWorld en Nouvelle-Zélande, nous n’avons au Japon qu’une centaine de mètres à parcourir pour trouver un petit commerce dans cette structure urbaine composite si agréable à vivre. Ainsi, à quelques minutes de marche, nous achetons du bon pain au « Petit Mec » et prenons un café accompagné d’une tarte à la rhubarbe goûteuse ou d’une nostalgique boule de Berlin, au son exotique d’une chaîne de radio française, en observant les passants du quartier de Shinjuku.

À Tokyo, pour trouver beaucoup de tout, il faut soit arpenter les quelques anciennes rues marchandes, soit se laisser emmener par les escaliers roulants des très nombreux grands magasins, des rayons d’alimentation du sous-sol aux restaurants du dernier étage en passant par toutes les autres catégories de marchandises et, dans les plus luxueux d’entre eux, par des expositions d’art ou par des salons où l’on vient se reposer, jouer avec les enfants ou commenter ses achats.

Ce diaporama nécessite JavaScript.

Les espaces sont généreux, les présentations raffinées et la clientèle essentiellement féminine, en écho à la situation des femmes dans la société japonaise. En effet, malgré un niveau élevé de formation, elles occupent souvent des postes temporaires ou à temps partiel, elles gagnent en moyenne 40% de moins que les hommes et elles cessent fréquemment leur activité professionnelle pour une dizaine d’années à la naissance du premier enfant. Malheureusement, les écrits de Simone de Beauvoir risquent de rester d’actualité encore longtemps.

Dans les quartiers chics, les enseignes de luxe exposent leurs majestueuses façades signalant à la fois la nature exceptionnelle des marchandises proposées et le statut privilégié des clients franchissant les portes de ces temples des élites. Les badauds profitent de ce spectacle mis en scène de manière souvent magistrale par de grands noms de l’architecture. Notre préférence va au bâtiment Prada de Herzog & de Meuron qui, par son enveloppe en losanges de verre concave, donne à voir en transparence la structure de la construction et les vêtements de la marque tout en reflétant la rue, les passants, le ciel et les nuages dans une synthèse étourdissante.

Ce diaporama nécessite JavaScript.