À notre retour à Kyoto, la floraison des cerisiers avait transformé l’atmosphère de la ville. Aux rituels régissant les actes des japonais au quotidien s’ajoute maintenant celui de la promenade pour contempler ces arbres vénérés. Tout à coup, la fantaisie s’installe dans les gestes, les bras se lèvent vers le ciel pour attraper les pétales en vol, les exclamations admiratives fusent et des pique-niques bien arrosés s’organisent dans les parcs où il n’est pas coutume de manger ou boire. Si les cerisiers s’épanouissent au printemps, il semble bien que les japonais en fassent autant dans une ambiance festive.
Comme eux, nous nous baladons sur le chemin de la Philosophie, nous nous étonnons de la couleur du canal virant au rose et nous nous arrêtons pour déguster des brochettes de riz gluant à la sauce soja ou un gâteau. Nous ne nous lassons pas d’observer les scènes souvent cocasses s’offrant à nous au gré de nos pérégrinations. Et, lorsque le bain de foule devient pénible, nous nous réfugions dans les jardins des temples pour nous ressourcer.
