Eté 2018

C’est à 6h30 que nous contemplons le Swiftcurrent Lake immobile dans une quiétude matinale idéale pour refléter les montagnes. En attendant le ranger censé nous guider pour l’« Early Bird walk » pour ornithologues avertis, nous tentons de capturer la magnificence du lieu. Nous suivons tous les spécialistes qui nous accompagnent, un peu honteuses de notre seule monoculaire et de notre ignorance. Toutefois, nous prenons plaisir à marcher dans les bois sans crainte et nous nous appliquons à tenter de discerner les chants des oiseaux. Parmi les 38 espèces repérées par nos compagnons de balade, nous avons au moins appris à en reconnaître quelques-uns, deux sortes d’hirondelles (cliff swallow et tree swallow), un canard (loon duck) et quelques passereaux. Après trois heures de cours, nous avons finalement plus progressé en anglais qu’en ornithologie avec l’évaluation « élèves enthousiastes mais pas vraiment expertes » !

Nous concluons notre tour par un café dans l’imposant lodge en bois, peut-être d’inspiration suisse comme le suggèrent les drapeaux des cantons ornant les murs du grand hall mais aux proportions gigantesques bien américaines, elles.

L’après-midi, nous y revenons pour une croisière qui nous dépose au bout du lac sur les pas de notre promenade du matin. De là, nous gravissons la colline qui nous sépare du lac Joséphine où nous attend un deuxième bateau. La surprise est venue d’un couple d’orignaux installés à l’extrémité du plan d’eau. Nous décidons alors de débarquer pour observer la femelle broutant quelques herbes dans l’eau. Au bout d’un moment, les piaillements des enfants font dresser les oreilles de l’orignale qui se met en mouvement dans notre direction. Face à l’attitude de plus en plus menaçante de l’animal, un guide fait reculer les touristes imprudents. Tant et si bien que nous laissons derrière nous la scène animalière sans trop de peine et embarquons dans le dernier bateau, en nous posant des questions sur ce tourisme orienté vers l’observation de la vie sauvage avec des gens qui se comportent souvent comme s’ils visitaient un jardin zoologique.