Le Parc National du Denali, un mythe qu’on peut se représenter comme le Tessin, les Grisons, le Valais et un bout de Suisse centrale sans construction aucune, desservi par une seule route qui devient piste…
Nous en avons parcouru une centaine de kilomètres dans une navette à arrêts minutés (prises de vue ou toilettes au choix) avant de pouvoir, pendant quelques heures, marcher dans la toundra, observer la végétation et des écureuils « siffleurs », laisser notre regard errer dans le vaste paysage pour retomber sur la masse enneigée du Denali, si majestueux que nos yeux y reviennent sans cesse.
Quel paradoxe de traverser cette immensité enfermées dans une boite roulante ne s’arrêtant brièvement que lorsqu’un animal est visible du bus !
Ces huit heures de trajet ne furent pas de tout repos, mais les paysages impressionnants et le bilan animalier (3 ours, 1 élan, 1 lagopède et ses petits, 4 caribous) en valaient la peine.
Mais de mouflon, point ! Alors que la crainte de l’extinction de cette espèce motiva, il y a plus d’un siècle, la création de ce parc national sur un territoire occupé par des tribus amérindiennes, auxquelles furent si généreusement concédés quelques privilèges de cueillette et de chasse. Que n’a-t-on pris autant de soin à protéger les groupes humains qu’à préserver les espèces animales !
Parfois, un sentier aménagé et bien équipé en promeneurs nous permet d’espérer une balade à l’abri des ours. À déambuler ainsi sur les berges d’une rivière à l’eau claire entourées d’une flore généreuse, nous nous sentons comme chez nous jusqu’à ce que, levant les yeux, nous prenons conscience de l’immensité presque menaçante de la nature qui nous entoure et du côté bonsaï de notre décor alpin.
Parcourant ce milieu si sauvage où furent tournées des scènes du film Into The Wild, nous nous demandons s’il ne vaut pas mieux finalement se promener librement dans une nature certes un peu miniaturisée plutôt que de parcourir de grands espaces enfermées dans de petites boîtes par crainte de mettre sa vie en péril.
Ça suffit de nous aveugler par ces images si intenses!
Jalouse