Ce samedi d’été à Nelson, la rue Trafalgar, en dépit de son nom, revêt une atmosphère paisible, joyeuse et très animée en raison des milliers de badauds qui y déambulent. Parmi les habituels stands de nourritures diverses (dont des röstis !), d’objets hétéroclites ou de fripes, se glissent çà et là des musiciens de rue comme cette femme asiatique pinçant avec dextérité les cordes de sa cithare (Guzheng) ou cet homme tentant d’apprivoiser les bambins avec son didgeridoo, ou encore ce texan frappant les cordes d’un Chapman stick, accompagné d’un violoneux français.

Si le spectacle d’une artiste québécoise mimant Marie-Antoinette condamnant un manant à la guillotine nous fait rire, et si la performance d’un groupe folklorique plutôt déjanté nous surprend, c’est la prestation d’une adolescente qui nous émeut. Accompagnée à la guitare par un père attentif, elle entonne d’une voix timide sa chanson, bien décidée à réunir la somme d’argent nécessaire pour participer au championnat national de patin à roulettes.

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Juste à côté, se déploient les allées du marché réservé exclusivement aux producteurs locaux. En plus des maraîchers, des artisans exposent leur travail qui va de la sculpture sur bois ou sur pierre aux confitures, en passant par la poterie, la peinture et les bijoux. Dans une offre où tous les courants de mode s’expriment, chacun trouve forcément un objet à son goût. À Margaret Dawson qui, dans son atelier « Au mouton qui rit », fabrique des chapeaux à partir de laine brute qu’elle file, teint, tricote et transforme en feutre, nous achetons de quoi porter sur la tête la couleur de la mer de Tasman cet hiver en Suisse.

La musique accompagne nos achats grâce à un guitariste polynésien qui reprend d’une voix de tête une chanson de Prince et grâce à un pianiste égrainant quelques notes sur un vieil instrument qu’il a poussé jusqu’au milieu du marché.

Soudain, une manifestation qui traverse la foule avec des banderoles, des cris et des chants dénonçant le TPPA (Trans-Pacific Partnership Agreement) vient interrompre l’insouciance du moment.

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