Sur la route menant à Oamaru, nous faisons halte à Moeraki pour revoir ces étranges rochers sphériques, des concrétions qui, selon les légendes Maori, constituent les restes des paniers d’anguilles et de patates douces ayant dérivé après le naufrage du canoë qui a amené leurs ancêtres sur l’Île du Sud. Aujourd’hui, sujets des photographes, ils incitent les touristes à toute sorte de poses face à la mer.

Du passé maritime florissant d’Oamaru, il ne subsiste qu’une voie de chemin de fer circulant entre des entrepôts un peu décatis et un bord de mer à l’abandon. Seules quelques rues bordées de bâtiments du 19e en pierre calcaire blanche témoignent de la splendeur passée. Les activités commerciales s’étant développées ailleurs, au centre ne fleurissent plus que quelques galeries et boutiques souvent décalées où se promènent des touristes en quête de surprises, ce qui laisse l’étrange impression de déambuler dans un décor.

La dernière possibilité de voir les rares manchots des antipodes (yellow-eyed-penguins), menacés de disparition en raison du réchauffement climatique et d’un virus diphtérique, nous fait patienter un long moment, les yeux rivés à nos jumelles, pour finalement en apercevoir un à l’autre bout de la plage.

Nous passons la fin de soirée à attendre le retour au nid des manchots pygmées (little blue penguins) dans un espace protégé de la « peste », nom générique attribué ici à tous les croqueurs d’oiseaux que sont entre autres les chats, les chiens et les opossums. Rentrant de leur journée de pêche, ils débarquent sur la plage par petits groupes, couinant comme des canards, avant de monter en se dandinant vers les nids où les attend leur progéniture affamée. Pour les souvenirs, nous comptons sur notre mémoire puisque, pour ne pas perturber les manchots, les photos sont interdites.

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