Un coup de cœur pour un chapeau rouge pas très ajusté nous amène chez Margaret Dawson pour récupérer celui qu’elle a confectionné sur mesure pour Anne-Marie. Dans sa maison, la laine omniprésente témoigne de son importance dans le parcours de vie de celle qui fut tour à tour travailleuse du textile, éleveuse de moutons et, aujourd’hui, artiste autodidacte en fibres, créant à partir de matériau brut toute sorte d’objets.

Dans son atelier-garage où sont rangées les toisons, Margaret nous en déploie quelques unes ; elle nous en explique le recto et le verso, les traces perceptibles des cisailles ; elle raconte les différents types de laine et leurs propriétés ; elle s’extasie de la douceur de celle fabriquée par le mouton Gotland ; elle s’émerveille de percevoir, dans une toison de première tonte, la fibre produite par l’agneau et reconnaissable à sa finesse. Parmi toutes les teintures qu’elle combine selon l’envie du moment, nous reconnaissons celles des chapeaux choisis : Tomato Red, Milton Blue, Teal Blue. Sur un bout de table, un bonnet trempe dans son eau de teinture après le passage au micro-ondes, en attendant la machine à laver qui va le feutrer. Dans un coin du salon, un appareil à carder côtoie des laines filées et des ouvrages en cours.

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Le jardin abrite une petite cage bricolée servant d’éclosoir à papillons Monarques que Margaret désire tellement sauver des guêpes. Cette mission nécessite patience et rigueur. Il s’agit d’abord de repérer les endroits de ponte sur les rameaux de l’arbre à ballons, puis de récolter les œufs, de les conserver à l’intérieur jusqu’au stade de chenille et, finalement, de les transférer à l’extérieur pour le dernier stade de chrysalide avant l’éclosion du papillon qui sera libéré. Elle nous annonce le bilan de l’année : 240 Monarques sauvés !

Décidément, à 73 ans, Margaret reste une femme de passions.

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