Au cours d’une balade sur les hauts de Homer offrant une vue splendide sur la baie de Kachemak et ses glaciers, nous découvrons avec émotion quelques masures un peu décaties. Ces ultimes traces des premières exploitations agricoles témoignent des conditions de vie difficiles de ces colons aventureux qui, au début du XXe siècle, dans leur tentative d’échapper à la misère en Europe, se sont retrouvés loin de tout dans un climat très rude. Lors de notre marche, nous pensons à ces agriculteurs courageux qui ont dû lutter pour gagner sur la forêt ces prés que nous traversons aujourd’hui avec facilité. Les photographies de leurs visages, de leurs familles, de leurs habitations sommaires vues au musée de la ville nous reviennent en mémoire.

Vu d’en haut, une langue de terre, le Spit, semble s’étirer dans la mer et protéger le port de Homer qui représentait autrefois le seul lien avec l’ailleurs. Aujourd’hui, c’est là que se concentre presque toute l’activité économique de la ville : les poissonniers préparent les poissons pour la congélation, les agences touristiques proposent leurs excursions en bateau-taxi, les pêcheurs d’un jour posent fièrement devant leur prise en attendant la découpe du professionnel qui va leur permettre de ramener chez eux les filets de flétan conditionnés, les badauds visitent les boutiques ou se promènent sur la longue plage et tout le monde fréquente joyeusement restaurants et tavernes.

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Attirées par la perspective de contempler le Grewingk Glacier de plus près, nous cédons à la tentation de traverser la baie malgré la crainte du mal de mer. L’inconfort du trajet en bateau-taxi est vite oublié lorsque nous nous engageons sur le sentier alternant forêts denses, végétations luxuriantes aux plantes bizarres et clairières de toundra. Au bout du chemin descendant vers le lac glaciaire nous attend le majestueux Grewingk barrant l’horizon. Nous pique-niquons sur la rive sablonneuse dans un décor de cinéma sans même penser à la houle qui allait animer notre retour.

La communauté bien vivante d’Homer s’exprime dans les cafés très animés à toute heure, mais aussi, par exemple, à travers des œuvres d’art collectives réalisées à partir de déchets ramassés sur le littoral pendant plusieurs années. La population, sensibilisée aux problèmes environnementaux depuis la catastrophe de l’Exxon Valdez qui l’a touchée en 1989, continue les collectes. Il reste toutefois un paradoxe : le tri des déchets demeure facultatif et n’est pas systématique !

 

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