Sur l’Ile de Skye, l’accent de la jeune femme qui nous accueille dans son Bed and Breakfast nous paraît vaguement familier. Nous découvrons qu’elle a vécu au sud de l’Australie avant de rencontrer son écossais de mari avec qui elle partage une ferme, quatre enfants, un troupeau de vaches et de moutons et une petite basse-cour. Lorsque nous la questionnons sur ce changement radical d’environnement, elle nous explique que, heureusement pour elle, elle avait travaillé une année en Nouvelle-Zélande avant de s’établir dans cette partie exposée de l’Ecosse.

Le lendemain matin, en mettant le nez dehors, nous expérimentons la rudesse du climat : toutes les couches de vêtements pris avec nous suffisent à peine à affronter le vent glacial nous accompagnant le long du chemin vers le Loch Cuithir.

 

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Nous retrouvons notre voiture sous une pluie cinglante et rejoignons le flot des touristes occupés à rouler d’un point d’intérêt à l’autre. Au Skye Museum of Island Life, nous visitons quelques masures anciennes dont les meubles, les objets, les outils donnent une idée des conditions des paysans locataires de leur terre (les « crofters ») au début du 20e siècle. À pénétrer dans les trois pièces que le couple MacDonald et leurs dix enfants occupaient encore dans les années 1950, nous mesurons la précarité de leurs existences dans cet endroit confiné, chauffé à la tourbe dont l’odeur persiste encore.

Quel contraste avec la vie au Château de Dunvegan où demeure encore aujourd’hui le 30e MacLeod. La lecture appliquée des notices explicatives sur la vie des châtelains et surtout sur la guerre des chefs de clan « MacMachin » pour la possession des terres finit par nous lasser. Nous rentrons par des petites routes à travers des hauts plateaux pelés où, bien-sûr, règnent les moutons à tête noire bien sympathiques et où s’égrainent d’improbables Bed and Breakfast bien occupés.

 

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